dimanche 5 octobre
Comment profiter du solaire dans une tiny house ou une maison mobile ? Que vous soyez stationnaire sur un terrain ou en vadrouille en van, le solaire offre une solution élégante et rationnelle. Cet article vous guide pas à pas : des aides, aux choix des composants, en passant par les architectures possibles. Vous saurez exactement comment dimensionner, installer et tirer le meilleur de votre installation solaire, adaptée à votre mode de vie.
Publié par Paul de Preville
Avant de parler de production d’électricité solaire, il est nécessaire de clarifier ce que l’on entend par tiny house et maison mobile. Ces deux habitats sont souvent confondus, mais ils obéissent à des logiques différentes lorsqu’il s’agit d’installer des panneaux solaires.
Une tiny house est une petite habitation construite sur une remorque routière ou directement sur une parcelle. Elle combine deux univers : l’architecture légère et l’esprit nomade. Elle peut être installée de manière fixe, raccordée au réseau électrique, ou utilisée en autonomie complète hors réseau. Dans le premier cas, elle se rapproche juridiquement d’une maison classique, ce qui permet de bénéficier d’aides publiques pour l’autoconsommation avec injection partielle du surplus. Dans le second, elle fonctionne comme un site isolé : pas d’accès au réseau, pas de contrat de rachat, mais une indépendance totale. Cette distinction change tout en matière de dimensionnement et de financement.
La maison mobile, terme qui recouvre à la fois le mobil-home, la caravane et même le fourgon aménagé, relève encore d’une autre logique. L’électricité y circule en très basse tension (12 ou 24 V), ce qui impose un câblage, des protections et des appareils spécifiques. La norme européenne EN 1648-2 définit les règles de sécurité pour ce type d’installation, en particulier la protection contre les surcharges et la ventilation des batteries. Le recours à un onduleur n’y est pas systématique : on privilégie d’abord l’usage direct en courant continu pour l’éclairage, le réfrigérateur ou la ventilation. L’alternatif (230 V) ne sert que ponctuellement, par exemple pour alimenter un ordinateur ou un petit électroménager.
Ce cadre technique et réglementaire entraîne des conséquences directes. Une tiny house fixe raccordée au réseau peut se voir appliquer les mêmes démarches qu’un logement classique : contrat avec Enedis, convention d’autoconsommation avec ou sans injection, ou encore éligibilité aux primes de l’État si les panneaux sont posés sur la toiture. À l’inverse, une tiny house « off-grid » ou une maison mobile fonctionnant uniquement sur batteries n’entre pas dans ce champ. Les panneaux solaires y jouent un rôle vital pour couvrir les besoins quotidiens, mais aucune aide publique n’est prévue.
Remarque
Dans une tiny house ou une maison mobile, la clé est de savoir si vous êtes raccordé au réseau ou non. Cette simple distinction détermine vos droits (prime à l’autoconsommation, contrat d’achat) et vos obligations (convention avec Enedis en cas d’injection, respect de la norme EN 1648-2 en véhicule)
En 2025, le cadre réglementaire et financier du solaire en France a connu plusieurs évolutions qui impactent directement les projets dans les tiny houses et les maisons mobiles. Comprendre ces règles est indispensable pour évaluer la faisabilité et la rentabilité de votre installation.
Pour les tiny houses raccordées au réseau, le dispositif phare reste la prime à l’autoconsommation. Elle est versée par EDF OA (Obligation d’Achat) et calculée selon la puissance installée. En 2025, elle concerne toujours les systèmes photovoltaïques d’une puissance inférieure ou égale à 100 kWc. Mais les montants ont été revus à la baisse par rapport aux années précédentes. Pour une installation typique de 3 kWc sur une petite toiture, la prime avoisine désormais 900 € étalés sur 5 ans. Ce coup de pouce reste intéressant, même s’il pèse moins dans le budget global qu’en 2022 ou 2023.
À cela s’ajoute le tarif d’achat du surplus. Depuis février 2025, il est tombé à 0,04 €/kWh (contre 0,10 €/kWh auparavant), ce qui change la donne. Autrement dit, mieux vaut maximiser votre autoconsommation que de compter sur la revente. Pour une tiny house, dont les besoins énergétiques sont modestes, l’objectif devient clair : consommer sur place, stocker l’excédent dans des batteries et limiter l’injection.
Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), le tarif moyen d’achat du surplus injecté a été divisé par plus de deux en 2025, ce qui incite à repenser les modèles économiques de l’autoconsommation.
Un autre avantage concerne la TVA réduite. Pour les installations photovoltaïques d’une puissance inférieure ou égale à 9 kWc, la TVA reste fixée à 5,5 %. Cette disposition est maintenue en 2025 et s’applique aussi bien aux tiny houses fixes qu’aux petites maisons individuelles. Elle permet d’alléger la facture globale, notamment sur le matériel. Pour une installation de 8 000 €, l’économie de TVA atteint près de 1 200 € par rapport au taux normal.
En revanche, pour une tiny house totalement off-grid ou pour une maison mobile, ces aides ne s’appliquent pas. Pas de prime, pas de tarif d’achat, pas de TVA réduite. Dans ce cas, vous financez seul votre installation. Cela ne veut pas dire que le projet perd de son intérêt. L’autonomie énergétique, l’absence de facture EDF et la liberté de stationner ou voyager sans dépendre d’un branchement sont des bénéfices qui compensent largement l’absence d’aides publiques.
Enfin, il faut garder à l’esprit que le cadre évolue régulièrement. La baisse du tarif de rachat illustre bien cette tendance. Miser uniquement sur les aides peut fragiliser votre projet. La bonne approche consiste à raisonner d’abord en termes de besoins réels et d’autoconsommation. Les aides viennent ensuite en bonus, mais ne doivent jamais être le cœur de votre stratégie énergétique.
L’une des premières décisions à prendre concerne l’architecture solaire de votre installation. Le choix dépend directement de votre mode de vie, de votre habitat (tiny house fixe, off-grid ou maison mobile) et de votre rapport au réseau électrique. Trois scénarios principaux se dessinent.
Le premier scénario est celui de la tiny house fixe raccordée au réseau. Ici, le système photovoltaïque est dimensionné pour couvrir une partie des besoins quotidiens, tout en bénéficiant du secours permanent du réseau. Les excédents d’électricité peuvent être injectés, ce qui permet de percevoir le tarif d’achat, même s’il est désormais faible. Ce modèle présente deux avantages majeurs : la sécurité énergétique (jamais de panne faute de soleil) et l’accès aux aides publiques. En revanche, il suppose d’accepter les démarches administratives : demande de raccordement auprès d’Enedis, signature d’une convention et pose d’un compteur Linky. Ce scénario est souvent privilégié par les propriétaires de tiny houses installées à l’année sur un terrain déclaré.
Le deuxième scénario correspond à la tiny house autonome (off-grid). Dans ce cas, l’installation solaire doit suffire à couvrir 100 % des besoins. Cela suppose un dimensionnement précis, l’usage de batteries performantes (souvent au lithium LiFePO₄ pour leur durabilité) et une gestion rigoureuse des consommations. Ce modèle attire ceux qui recherchent une indépendance totale ou qui vivent dans des zones non raccordées. L’enjeu est de prévoir des marges suffisantes pour passer l’hiver, quand la production solaire chute. Cela implique souvent de coupler le solaire à une source d’appoint comme un petit groupe électrogène, ou de réduire la consommation pendant les périodes de faible ensoleillement.
Remarque
Dans une tiny house off-grid, les batteries ne sont pas un luxe, mais le cœur du système. Sans elles, vous ne pourriez pas lisser la production et stocker l’énergie excédentaire pour la nuit ou les jours nuageux.
Le troisième scénario concerne la maison mobile : camping-car, van, caravane ou mobil-home. Ici, la logique est encore différente. L’installation solaire alimente d’abord un parc de batteries en courant continu 12 V ou 24 V. L’usage de l’onduleur n’est pas systématique, car une partie importante des équipements fonctionne directement en basse tension (éclairage, ventilation, réfrigérateur). Les panneaux solaires utilisés sont souvent flexibles et légers, pour s’adapter aux toits arrondis et limiter la surcharge. L’installation doit respecter la norme EN 1648-2, ce qui garantit la sécurité des occupants, en particulier sur les routes. Cette architecture privilégie la mobilité et l’autonomie ponctuelle, par exemple lors d’un stationnement prolongé hors camping équipé.
Ces trois approches n’opposent pas autonomie et confort. Elles traduisent simplement des choix de vie différents. Le solaire en tiny house ou en maison mobile n’a pas un visage unique. Il épouse vos besoins, vos déplacements et votre rapport à la liberté énergétique. Le plus important est d’aligner la conception de votre installation sur votre usage réel, plutôt que de chercher un modèle “clé en main” qui ne correspondrait pas à vos habitudes.
Avant d’acheter vos panneaux solaires, il est indispensable d’estimer avec précision votre consommation. Une tiny house ou une maison mobile n’a pas les mêmes besoins qu’un logement traditionnel, mais l’équilibre entre production et usage reste une équation exigeante.
La première étape consiste à dresser la liste des appareils électriques que vous utilisez au quotidien. Dans une tiny house fixe, on retrouve souvent un réfrigérateur, quelques lampes LED, un ordinateur portable, parfois une machine à laver ou un petit four. Dans une maison mobile, les besoins sont plus modestes : éclairage 12 V, pompe à eau, ventilation, charge de téléphones ou ordinateurs. Chaque appareil doit être noté avec sa puissance (en watts) et sa durée d’utilisation (en heures par jour). C’est cette approche « par poste de consommation » qui donne une estimation fiable.
Une fois les besoins établis, il faut évaluer la production solaire attendue. En France, l’ensoleillement moyen permet de produire entre 1 000 et 1 200 kWh/an par kWc installé. En pratique, un panneau de 400 Wc produira environ 400 à 500 kWh par an, soit 1,2 à 1,5 kWh par jour en moyenne. Mais attention : ce chiffre varie selon la saison et la localisation. Dans le sud, la production estivale peut tripler celle d’un mois de décembre dans le nord.
Pour assurer un confort constant, il est recommandé de dimensionner avec une marge de sécurité. Une tiny house off-grid qui consomme 1,2 kWh/jour aura intérêt à installer environ 1,5 kWc de panneaux, associés à un stockage de 4 à 6 kWh. Cela permet de couvrir deux à trois jours d’autonomie sans soleil. Dans une maison mobile, la logique est différente : l’espace limité impose souvent 400 à 600 Wc de panneaux, avec une batterie de 200 à 300 Ah (soit 2,5 à 3,5 kWh). Le confort est moindre, mais il reste adapté à un usage nomade.
Remarque
La principale erreur consiste à sous-estimer ses besoins. Remplacer une bouilloire électrique par une bouilloire au gaz ou chauffer l’eau grâce au solaire thermique plutôt qu’avec une résistance électrique peut réduire de moitié vos besoins en kWh.
Enfin, le dimensionnement doit tenir compte de votre taux d’autoconsommation. Une tiny house raccordée au réseau peut se contenter d’un taux de 60 à 70 %, car le surplus est réinjecté. En revanche, une tiny off-grid ou une maison mobile doit viser un taux proche de 100 %, sous peine de gaspiller une partie de la production. D’où l’importance de calibrer votre installation pour coller au plus près de vos habitudes, sans excès ni sous-équipement.
Installer du solaire dans une tiny house ou une maison mobile ne consiste pas à reproduire une installation classique en miniature. Les contraintes de poids, d’espace et de mobilité imposent des choix spécifiques en matière de composants.
Commençons par les panneaux solaires. Dans une tiny house fixe, on privilégie généralement des panneaux rigides de 350 à 450 Wc, similaires à ceux utilisés sur une maison traditionnelle. Leur rendement élevé permet de maximiser la production sur une surface limitée. En revanche, sur une maison mobile, les panneaux flexibles ou semi-rigides s’imposent. Plus légers, parfois collés directement sur le toit, ils résistent mieux aux vibrations et n’ajoutent pas de charge excessive à la structure. Leur rendement est souvent légèrement inférieur, mais le gain en mobilité est déterminant.
Vient ensuite la question de l’onduleur. Dans une tiny house raccordée au réseau, l’onduleur est indispensable pour convertir le courant continu (DC) produit par les panneaux en courant alternatif (AC) 230 V utilisable et injectable. On retrouve les mêmes modèles que pour une maison individuelle, mais souvent dans des puissances réduites (1,5 à 3 kW). Dans une tiny house off-grid ou une maison mobile, on opte plutôt pour un onduleur hybride ou un convertisseur pur sinus. Celui-ci permet d’alimenter directement les appareils en 230 V tout en gérant la charge des batteries. Le choix du pur sinus est essentiel : il protège les équipements sensibles (ordinateur, électroménager) contre les surtensions et les signaux parasites.
Le cœur du système reste toutefois les batteries. Dans un habitat léger, les batteries lithium-fer-phosphate (LiFePO₄) sont devenues la référence. Elles offrent une durée de vie deux à trois fois supérieure aux batteries plomb, supportent mieux les décharges profondes et pèsent beaucoup moins lourd. Par exemple, une batterie LiFePO₄ de 5 kWh pèse environ 40 kg, contre plus de 100 kg pour l’équivalent au plomb. Cette différence est décisive dans une maison mobile où chaque kilo compte. De plus, elles se rechargent plus rapidement, ce qui optimise l’usage de l’énergie solaire en journée.
Remarque
Les batteries LiFePO₄ coûtent plus cher à l’achat (environ 800 à 1 000 €/kWh en 2025), mais leur durée de vie peut dépasser 15 ans, ce qui réduit le coût réel sur le long terme.
Enfin, il ne faut pas négliger les protections électriques. Les habitats légers exigent un câblage adapté, avec fusibles, disjoncteurs et parafoudres dimensionnés à la puissance installée. Sur une maison mobile, la norme EN 1648-2 impose par exemple des sections de câbles spécifiques pour le 12 V afin d’éviter toute surchauffe. Dans une tiny house fixe, les règles s’alignent davantage sur la norme NFC 15-100, qui encadre les installations domestiques. Ces dispositifs de sécurité ne sont pas des détails : ils garantissent la fiabilité de l’installation et la protection des occupants.
Choisir des composants adaptés, ce n’est pas seulement une question technique. C’est ce qui fait la différence entre une installation fiable, durable et sécurisée, et un système fragile qui multiplie les pannes. Dans un habitat léger, chaque composant doit être pensé pour durer et s’intégrer harmonieusement dans un espace réduit.
Adopter l’énergie solaire dans une tiny house ou une maison mobile, ce n’est pas seulement une solution technique : c’est un véritable choix de mode de vie. Que vous soyez installé à l’année sur un terrain raccordé au réseau, en quête d’autonomie totale hors réseau, ou adepte de voyages en van ou mobil-home, il existe une architecture solaire adaptée à vos besoins.
Chez Ensol, nous accompagnons chaque projet avec une approche sur mesure : étude des besoins, sélection des composants adaptés aux structures légères, dimensionnement précis et installation sécurisée. Notre objectif est simple : faire du solaire un levier de confort et d’autonomie, en tenant compte de vos choix de vie et de vos contraintes.
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